Google+, prometteur mais pas preneur

Après deux essais infructueux en la matière (d'aucuns parlent même de catastrophes industrielles), Google a lancé un nouveau réseau social à la rentrée 2012. 

Google+, puisque c'est son nom, a ouvert ses portes il y maintenant 8 mois : autant dire une éternité pour ce secteur d'activités ! 

Ce premier laps de temps représente une belle opportunité pour observer un certain stade de maturité, une occasion de vous proposer aujourd'hui un premier point quant à la manière dont ce projet a été mené, du simple point de vue de l'utilisateur. 

Nous sommes en 2012, inutile d'expliquer que le succès grandissant qui est rencontré actuellement par les réseaux sociaux de manière générale place cette nouvelle initiative sous le feu des projecteurs des "spécialistes de la spécialité" ...pendant que le grand public, converti à ce type d'activité joue, au mieux, la carte de l'indifférence.  

De nombreux observateurs guettent les résultats que le n°1 d'internet va y obtenir

Le moteur de recherche préféré des Français n'en est donc pas à son coup d'essai car il a, de longue date, tenté sa chance sur le créneau des réseaux sociaux, et ce, à deux reprises : 

Google Wave, inauguré en septembre 2009, est actuellement toujours disponible en open-source, son promoteur laissant ainsi le soin à tout à chacun de continuer à le faire évoluer

Google Buzz, lancé à grands renforts de publicité en février 2010, a fermé ses portes en octobre 2011 (et ce, très certainement pour laisser la place libre à la plateforme qui nous intéresse aujourd'hui) 

Si Google Wave avait une orientation "travail collaboratif" et synchronisation avec le service de messagerie Gmail, Google Buzz a tenté sans succès de proposer une toute nouvelle philosophie quant aux manières de penser les échanges sur la toile, mais qui n'aura malheureusement pas su se faire comprendre de ses premiers utilisateurs. 

Ce n'est pas parce qu'un outil efficace existe qu'on va forcément l'utiliser 

Pour ce qui est de Google+, les analystes s'accordent à dire que la stratégie adoptée s'est concentrée sur une palette de solutions très efficaces en réponse aux points d'achoppement que Facebook ou Twitter ont pu rencontré au fur et à mesure de leurs développements. 

Les innovations proposées y ouvrent en effet des champs très bien élaborés (que ce soit pour une utilisation de loisirs pour le particulier ou plus avancée et systématisée pour que les projets professionnels puissent y trouver des solutions à leurs objectifs entreprenariaux). 

La pédagogie y fait malheureusement cruellement défaut : elle brille même par son absence.

Elle serait cependant plus que profitable pour que les curieux soient convaincus et ne se transforment en ambassadeurs enthousiastes de ce nouveau réseau social, qui a su imaginer des solutions particulièrement efficaces. 

Ses concepteurs ont trouvé d'authentiques avantages concurrentiels pour celui ou celle qui aura pris le temps de comprendre son fonctionnement. 

Malheureusement, plus personne ne prend le temps de lire les modes d'emploi, et c'est là la plus grande force par exemple du design de l'interface de l'iPhone qui permet à tous de maîtriser la plus grande partie de ses fonctionnalités, sans à avoir à apprendre à le faire. 

Pour rentrer dans un court détail et répondre aux aspects qui rencontrent le plus d'objections à l'utilisation des réseaux sociaux, les outils proposés en matière de confidentialité (notamment dans le logique des Cercles) et les solutions très innovantes (pouvoir échanger et faire de la veille avec Sparks ou encore se retrouver en groupe avec Hangouts) rebondissent de manière très habile, non seulement envers les freins observés au sein des autres propositions concurrentes, mais vont bien au-delà des valeurs ajoutées que l'on peut y trouver actuellement : les moyens d'apporter de la plus-value y sont bien meilleurs que sur Facebook ou Twitter. 

Google ne passe pas (ou peu) de temps à expliquer Google+

...et c'est bien ça le problème ! Personne n'est au courant de ces avancées majeures et des avantages que les utilisateurs et leurs projets pourraient y trouver. 

Google+ est dans le même temps victime du phénomène du "winner takes it all", qui interdit à plusieurs réseaux socio-numériques de se partager le marché constitué. 

Ce concept affirme en effet qu'il n'y aurait qu'une unique offre qui serait en mesure de remporter le plus gros des suffrages. Les aficionados d'un réseau explique en effet souvent qu'ils y passent déjà trop de temps et qu'ils ne souhaiteraient donc pas multiplier ce temps en doublant leurs présences sur un espace supplémentaire. 

Facebook, à tort ou à raison, tient donc le leadership, et cela semble vérifiable pour un bon moment encore. 

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Pour conclure le point de vue de ce papier et concentrer son propos au travers d'une optique plus professionnelle, il est certain que l'entreprise doit encore beaucoup apprendre à être encore plus "sociale" et s'avère fort peu mature en la matière. 

Comme toujours dans ce genre de situations, les torts sont partagés et les deux parties doivent apprendre à faire chacune leur moitié du chemin. 

Google devrait pourtant avoir une véritable carte à jouer avec Gmail et un service associé comme celui de Google+ et de sa suite bureautique Google Documents quand les organisations des entreprises s'essoufflent à chercher des solutions qui sont déjà adoptées par la plupart des collaborateurs à titre personnel. 

Google pourrait argumenter sur le véritable problème que nous rencontrons quotidiennement : à commencer par le trop gros volume de mails que nous avons à traiter (véritable symptôme), sur le manque de visibilité de l'avancement des projets auxquels nous participons et ainsi pouvoir s'extraire d'outils  informatiques que nous utilisons aujourd'hui et qui sont inadaptés à une philosophie "réseaux sociaux" avec laquelle nous "grandissons" actuellement, professionnellement parlant. 

Belle idée que le management collaboratif... Une seule question me taraude à ce stade : s'agit-il bien là de l'objectif de la proposition de Google avec Google+ ?