Les médias qui font du bien

Dans un secteur d’activités en mutation à marche forcée, où les modèles de fonctionnement économiques, financiers et déontologiques sont bousculés sans ménagements, il est parfois salvateur de se pencher sur les fondamentaux du métier de journaliste : tout d’abord la liberté de donner libre cours à de nouvelles formes d’expression, tout autant d’avoir la possibilité de tisser des liens au travers de l’échange et enfin de dessiner des espaces où chacun pourra avancer.

Radio-Thérapie


La Cité des Sacres accueillent ainsi deux projets de radio, diffusés en interne au sein de deux établissements de santé différents : Radio Thi’Soleil au Foyer Jean Thibierge du Val de Murigny (accueil de jours et hébergement d’adultes handicapés) émet dans le Service d’Accueil de Jour pendant que Radio Hop’ (à l’Hôpital Américain pour les enfants hospitalisés au CHU de Reims) est relayée dans une centaine de chambres de pédiatrie sur le canal 11 de la boucle TV de ce service.
Pas de journalistes encartés ou de rédacteurs en chef acariâtres ici, les projets ont été initiés et sont animés par des passionné(e)s, souvent bénévoles, et ont aussi pour points communs de faire bénéficier aux participants de ces ateliers de réels progrès au niveau thérapeutique.
Au Val de Murigny, Bertrand bégaie beaucoup, il faut prendre du temps car son rythme peut paraître lent et difficile à suivre : lorsqu’il prend le micro, sa voix est fluide et sans accros.
Sur le même modèle, les ados hospitalisés se jettent à l’eau et luttent contre leur timidité pendant que les victimes d’accidents vasculaires cérébraux ont dans ces ateliers un exercice d’élocution hors du commun.

Donner de la voix


Au delà d’avantages thérapeutiques indéniables, avoir la possibilité de partager ces expériences journalistiques nous ramène humblement aux fondamentaux même du « métier » : diffuser des informations qui s’avéreront utiles ou éclairantes, partager ce qui passionne ou stimule, donner des points de vue différents au travers de ces canaux tissent des liens, en font fructifier d’autres et orientent les micros vers des coins qui étaient trop souvent dans l’ombre.
Permettre l’échange, relayer les expressions, remédier au mutisme reprennent ici toutes leurs essences et leurs noblesses.

On ne se penche que trop peu sur les publics empêchés


On fait partie des « publics empêchés » quand on n’a pas la possibilité d’avoir accès librement aux possibilités offertes par la vie de la cité.
Pendant que les efforts devraient se transformer en réflexe lorsqu’il s’agit du handicap ; d’autres catégories, comme les détenu(e)s ou encore les personnes isolées, sont encore loin de dispositifs qu’il resterait à construire.
Il s’agit de vivre ensemble, de vivre tous ensemble : en cela, ces deux projets radiophoniques montrent que se mettre d’accord sur des valeurs communes représentent le ciment d’un groupe.
Partager les points de vue, permettre à tous de donner un avis dessinent le champ des possibles, de la (re)construction, de la libération de la condition de malades, et tout simplement d’être libre le temps d’une antenne. 

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